23 mai 2010

Opéra de Paris - Les contes d'Hoffmann

 
Les contes d'Hoffmann (musique de Jacques Offenbach)
Mise en scène de Robert Carsen

Représentation du 23 mai 2010, 14h30
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La remise en vente in extremis, sur le site de l'Opéra de Paris, de places pour ce spectacle si unanimement salué depuis sa création en 2000 fut une aubaine. La curiosité a vite laissé place à l'envoûtement.

Probablement la mise en scène la plus pertinente et la plus géniale de bout en bout qu'il nous ait jamais été donné d'admirer à l'Opéra de Paris. L'Alcina du même Carsen avait déjà fait mouche. Là, il a une vision, d'une immense cohérence. Les variations autour du théâtre dans le théâtre, les jeux avec la géographie de la salle, les bijoux d'humour dans la direction des hommes, la charpente globale du spectacle, remarquablement structurée, sont quelques indices qui nous font sentir que cette production a un je-ne-sais-quoi d'exceptionnel. Chaque acte conserve ses caractéristiques propres mais le tout s'articule autour d'une conception d'ensemble tout sauf décousue. Une performance dans le genre.

Les quatre magnifiques de la soirée sont Giuseppe Filianoti, un Hoffmann vocalement irréprochable, même sur la durée (puissance du timbre, articulation toujours moelleuse des lignes mélodiques, français quaso-parfait) et acteur généreux, Ekaterina Gubanova en Nicklausse, Franck Ferrari dans le rôles des bad boys et Alain Vernhes, tous trois dont la présence du chant et l'implication dans le jeu d'acteur contribuent à structurer joliment le déroulé des événements.
Laura Aikin en Olympia en fait beaucoup, l'investissement paie, ça plaît beaucoup, on est hilare (en revanche, en termes purement musicaux, c'est moins ça) ; l'Antonia d'Inva Mula convainc plus - ne serait-ce que vocalement, on est subjugué ; la Giuletta de Béatrice Uria-Monzon déçoit en revanche - dommage que la fameuse Barcarolle, tellement ressassée que son exécution ne souffre plus le médiocre, patisse de cette "contre performance".

Le chef Jesus Lopez-Cobos accompagne le tout à merveille et l'exécution très belle quoiqu'un peu feutrée par moments que livre l'orchestre de l'Opéra finit de faire ce spectacle une incontestable réussite. Éblouissant !

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